vendredi 6 décembre 2024

Escalade aux 3 Salazes

 Les 3 Salazes c'est un peu une boussole pour l'île, cette formation géologique constituée de 3 pics posés sur une arête en dentelle longue de près de 2 km se voit de partout lorsque l'on est en montagne. 

Mais entre la voir et la gravir, c'est une autre affaire.

C'est le travail de passionnés qui a pu donner vie à cette course incroyable.

L'initiateur du projet en fait une description précise sur son site (https://pascalcolas.com/toposalpinismetr/topo-3-salazes-a4.pdf). On y trouve assez d'infos pour se lancer mais à condition d'avoir :

         - une bonne condition physique, 

           - pas peur du vide 

               - une très bonne maitrise des techniques de corde (alpinisme et grande voie).

Pour les plus fainéants qui ne veulent pas lire tout l'article, le film de la journée (4 min) se trouve à la fin du post...

C'est tout d'abord un réveil un peu tôt (4h du mat et dodo dans la voiture sur la route pour Nino) pour monter à Cilaos et rejoindre Laurène et Louison qui bivouaquent au départ de la rando.

 
 

L'itinéraire se constitue d'une montée d'approche  de plus de 800 m de D+, une bonne mise en jambe matinale qui démarre par la moitié de la montée du col duTaibit.

Un côté Mafate                                                       Un côté Cilaos

En atteignant le col de Choupette, on pose ses pieds sur la fameuses arête qui est encore assez large et ne nécessite pas de s'encorder à ce stade (bien que déjà gazeux).


 
 


C'est un peu plus tard que le vide vertigineux s'impose, avant de rejoindre les 3 pics et ses 800m de traversée (plus qu'aérienne) à réaliser. Une ambiance incroyable avec 800 m de vide à gauche (côté Cilaos) et 700 à droite (Côté Mafate).

La progression est assez lente car le terrain parfois instable. 















Dans la "traversée des funambules", les pieds se posent sur une margelle de 40 cm de large, une dizaine de mètres à parcourir sur le fil du vide... Autant vous dire que l'ambiance est au rendez-vous. 

Nino lui s'en amuse...



 Cet enfant est déconcertant d'aisance dans ces situations, il apprend vite mais la vigilance reste de mise !

Quelques points épars permettent d'assurer un minimum de sécurité pour la progression mais le conseil c'est tout de même de ne pas tomber !!!!

On termine par une courte section qui permet de rejoindre l'escalade finale. (Extrait topo de Pascal colas, cf site)


Une escalade facile mais qui nécessite de la vigilance car sur plusieurs portions le rocher est totalement délité et les plaquettes des 1ers points d'assurage manquent parfois. Pour ceux qui ne se sentent pas à l'aise dans ce niveau d'escalade, des friends peuvent aider..

 


Lorsque le rocher est sain, la progression est vraiment agréable, même en basket.


On attaque donc ici l'ascension en mode grande voie. Les parties ressauts en terre coupent un peu le rythme de la grimpe mais l'ambiance est telle que l'on profite à fond de l'instant



Et même un relai confort au milieu de voie !


On arrive enfin au pied des 3 pics. La brume est arrivée mais on a eu les vues avant cela donc "Tudo bem" !!!
On se prépare pour l'ascension finale du pic central, le plus haut de la trilogie.
 







Petite dernière longueur en 5+, avec points d'ancrage absents au départ, lunules astucieuse sur caillou mobile pour faire semblant de s'assurer  et 2ème point d'ancrage (dernier aussi) qui tourne... ambiance !





Yann fait chauffer les baskets... et se rétablit au sommet le plus haut.

Au sommet du pic central, l'ambiance est encore plus folle, gaz à tous les étages et de tous les côtés !
 Laulau à fond dans la dalle, avec petit vol à la clé !

 Nino randonne le réta


Grand sourire pour ce moment exceptionnel
On aurait bien aimé être avec Mag et Manoa... et puis perchés tout là-haut, on a une pensée pour le p'tit gars.


Bon c'est pas tout mais il faut redescendre quand même.
Rappels et moulinettes pour tout le monde.
 
Louison en pleine réflexion "est-ce bien sérieux ?" et "C'est qui ce mec qui m'assure ?"

On fait le chemin du retour par le même accès. L'intégrale se fait mais avec encore beaucoup de passages vertigineux et un rappel final en fil d'araignée de 50m. Il nous faudrait 3 ou 4 h de plus... Ce sera pour une prochaine fois car à 4 la progression est lente.
On rentre donc par l'itinéraire de l'aller mais avec le petit supplément de la brume qui rend l'atmosphère surréaliste.

 

Après 7h 30 d'effort sans pause, il faut redescendre les 800m de dénivelé, mais apparemment Nino a encore du jus ! 9h au final pour cette énorme course.

Sur le bord de la route au retour, un Gouzou nous signale notre prochaine destination.

On va se le faire en 2 jours avec bivouac au sommet pour voir le coucher et lever du soleil. On mettra donc un peu plus que Louison qui, hier vient d'établir le nouveau record de la montée 1h15 pour 1700m... No comment, il n'avait pas de courbature aujourd'hui, c'est dégueulasse !
 Avec de telles performances il ne peut pas se plaindre que je partage le poids du matos à porter sur nos sorties...

Le film de la sortie



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