lundi 26 août 2019

San Francisco, du côté de l'ombre...

Fascinante oui, mais  glaçante aussi...

On sort du cocon du Yosémite, de notre Dolce Vita corse et la claque est grande quand on rencontre la misère... Pas besoin de ça pour en avoir conscience mais c'est une bonne piqûre de rappel qui fait un peu mal quand il faut expliquer aux enfants...
Si Manoa est assez grand pour comprendre tout seul, Nino c'est autre chose, pas  facile de trouver les mots.
Nous logeons dans un quartier non loin de Union Square (Dowtown à la mode, le pied des buildings y est truffé de magasins de grandes enseignes,  de lounges et d’hôtels de luxe), mais là où nous sommes (Civic center), 5 minutes à pied, c'est un autre monde. Les tentes de SDF jonchent les trottoirs, ils se baladent une bouteille à la main, les poubelles sont "the place to be", dès fois que... 
On nous conseille de ne pas rentrer après 20h. On rentre à pied de Chinatown  en 30 minutes, le temps d'une rencontre, une rencontre avec la misère. En se rapprochant du quartier, je prends la main de Nino. Geste protecteur car ce que l'on voit est dur. Nous croisons plusieurs personnes qui hurlent seuls au milieu de la rue, d'autres se shootent, comme ça devant, les yeux de mes enfants. Trouver les mots...
Dire que nous sommes des privilégiés mais que nous sommes constitutivement solidaires car humains et que nous consommons la même planète... "Oui mais papa pourquoi on ne donne pas d'argent, le monsieur il en a demandé ?" Tu réponds quoi toi ?
Je lui prends la main et on accélère un peu...
La nuit est peuplé de hurlements, de musique forte, de bruits de Harley... de sirènes de police et d'ambulance.
A côté de nous les enfants dorment, ils sont ailleurs et n'entendent le monde qui grondent. Ils sont enfants, rêvent-ils, font-ils des cauchemars ? En tous cas ils ont vu...

« Summer of love experience »...

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