Quel que soit le nombre de faces d'une figure, il en existe toujours une plus sombre que les autres. Vous pouvez changer l'éclairage, mais rien n'y fait...
Oui, certains environnements ou contextes facilitent la politique de l'autruche, mais après 4 mois d'immersion, point de tête dans le sable, plutôt des grains dans le maillot...
La situation internationale, le contexte national et notre retour à la civilisation à Papeete sont l'occasion du partage de ses petits grains dans notre bac à sable existentiel.
NB: ce texte un peu trop long n'engage que moi (Yann)
Ce système s'organise, dans ce que nous avons vu, autour de critères assez nets.
Un autre aspect nous est apparu comme important et récurent dans nos échanges avec les habitants de Polynésie, si le système de santé est performant dans ses mécanismes, la protection du travail l'est beaucoup moins, l'absence de SMIG fonctionnel ou de protection chômage complexifie le marché du travail, augmente la précarité professionnelle et participe au creusement des écarts de richesse. Ce système renforce probablement les mécanismes d'étanchéité des classes sociales.
Dans l'apeupréisme que je développe sans complexe devant vous, j'irai jusqu'à partager mon essentiel, la vie a peu de sens... Le temps oui, mais son défilement ne peut altérer le plaisir et son partage, et si ce dernier est éphémère, on peut chercher à l'entretenir ou en avoir l'illusion. C'est peut être ça le sens ?
Heureusement qu'au coeur de ces conjectures fumeuses demeurent de vrais guides de la pensée...
Oui, certains environnements ou contextes facilitent la politique de l'autruche, mais après 4 mois d'immersion, point de tête dans le sable, plutôt des grains dans le maillot...
La situation internationale, le contexte national et notre retour à la civilisation à Papeete sont l'occasion du partage de ses petits grains dans notre bac à sable existentiel.
NB: ce texte un peu trop long n'engage que moi (Yann)
UN PEU DE SOCIOLOGIE À DEUX BALLES ( de colt 45 ?)...
Au premier plan de cela une "impression" d'avoir parcouru un monde, un pays dans lequel existe des cloisons sociales assez étanches. Plusieurs "classes sociales" semblent cohabiter pacifiquement mais sans grande possibilité de mouvement.
- la première classe est celle que nous n'avons vue que lors des manifestations publiques, il s'agit des notables, responsables politiques, la richesse y est assez ostentatoire... ce n'est peut être que des apparences mais elles sont fortes ! Ces notables sont ciblés par le "peuple" comme étant les responsables du destin de la Polynésie, et notamment de ses dérives mafieuses et clientélistes qui donnent lieu à un nombre incroyable de condamnation, mais, tel le condor, tous les inculpés renaissent de leur cendre à l'élection suivante...
- Le "peuple" constitue la deuxième classe, c'est la masse qui, bien que peu homogène, se confronte au quotidien aux difficultés liées à la situation économique locale. Les écarts de richesse sont importants dans cette classe entre le "petit" patron et le SDF... Si l'on n'a plus de difficultés alors c'est que l'on est passé dans la classe des notables ou dans la suivante.
- La troisième "classe" est constituée des " fonctionnaires" que les autres appellent les privilégiés... sécurité de l'emploi avantage en nature, salaire important, tout y passe. Avec en tête des "privilégiés" les expatriés...
- Les expatriés ou les Popa'a résidents mais non natifs, constituent dans ce que l'on a pu comprendre un petit monde à part. Le principe nous est apparu comme assez simple, quand on est loin de son "chez soit natal" on se regroupe. Affinités culturelles, rythme et niveau de vie renforcent ce mécanisme. Cela donne parfois une impression post coloniale...
Ce que je viens de décrire ne remet pas en cause le bien vivre qui semble prédominant mais avec un certain "chacun chez soi" intégré dans le fatalisme que beaucoup de polynésien nous ont décrit comme un caractère psychologique endémique...
De plus l'effet semble concentrique avec pour épicentre Papeete, plus on s'en éloigne moins les mécanismes sont systématiques.
De plus l'effet semble concentrique avec pour épicentre Papeete, plus on s'en éloigne moins les mécanismes sont systématiques.
Un autre aspect nous est apparu comme important et récurent dans nos échanges avec les habitants de Polynésie, si le système de santé est performant dans ses mécanismes, la protection du travail l'est beaucoup moins, l'absence de SMIG fonctionnel ou de protection chômage complexifie le marché du travail, augmente la précarité professionnelle et participe au creusement des écarts de richesse. Ce système renforce probablement les mécanismes d'étanchéité des classes sociales.
Les bidonvilles existent à Papeete et la lèpre aussi... La grande pauvreté existe au paradis. Pour cela il a fallu que les lumières du progrès brillent assez pour attirer les papillons perdus, brisant d'un même élan les solidarités familiales et de village ainsi que l'équilibre vivrier. Ici, la violence urbaine ou conjuguale augmentent proportionnellement à la consommation des drogues "douces " et de l'excellente bière locale...
Beaucoup de nos interlocuteurs ont mis en cause l'état français et les sommes astronomiques déversées pour le CEP (pour les essais nucleaires) dans la responsabilité de l'ensemble des mécanismes précédents.
Un dernier aspect qui nous est revenu fréquemment est la question du tourisme et de sa gestion. Un nombre incroyable d'hôtels de luxe bâtis à grand frais sont par exemple laissés à l'abandon. Des tonnes de gravats s'étalant sur les plus beau lagons du monde... A cette situation, plusieurs explications sont évoquées. Au premier rang, le prix des billets d'avion pour venir en Polynésie, environ 2 fois supérieurs aux destinations équivalentes (Hawaï ou les îles Fidji par exemple). La fréquentation de destinations concurentes est en effet bien superieure à celle de la Polynésie. La crise économique mondiale a eu aussi pour conséquence de voir une forte baisse de la fréquentation. Enfin la nature de l'offre, avec peu d'hôtellerie de moyenne gamme, est souvent évoquée comme incompatible avec un développement important.
A nos yeux (d'occidentaux bobo !) la question la plus importante est celle de la nature du tourisme qui peut se développer. Son impact sur l'environnement, le degré de dépendance qu'il crée en devenant une mono économie ou encore son acceptabilité sociale sont autant de problématiques complexes qui sont en question, ou pas !
DES QUESTIONS...
Outre ses questions politico economico sociales, d'autres apparaissent plus centrées sur nous et notre rapport à l'existence, son sens.
Par exemple, après cette grande coupure, se pose la question du sens de notre engagement professionnel. Au-delà de notre perception ou non de son efficacité, quel sens a-t-il ? Cette question est aussi bien géographique qu'éthique ou affective.
En croisant ici au quotidien des traces d'hédonisme minimaliste, on peut se poser la question... On se la posait avant, mais maintenant il y a un autre côté du miroir, palpable et vivace.
Il y a aussi le huis clos familial, quelle trace laissera-t-il ? Une vraie expérience que de parcourir le temps avec 3 autres colocataires embarqués. Encore une fois nos destins sont liés par bien plus que la promiscuité, mais celle-ci amplifie la densité des relations. Qu'en sortira-t-il ?
Une petite dissymétrie est aussi celle d'avoir imaginé nos proches dans les situations du quotidien que nous connaissons, alors qu'eux, que vous, découvriez par le blog notre quotidien avec de l'inconnu et des surprises.
DES CONCLUSIONS TEMPORAIREMENT DÉFINITIVES ET INCERTAINES ???
Heureusement qu'au coeur de ces conjectures fumeuses demeurent de vrais guides de la pensée...
Étonnant non ?
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