mardi 10 mai 2016

Lyrisme, existentialisme et àpeupreisme...

"Chasser le naturel, il revient aux antipodes..."
C'est sur cette citation de moi même que je me permets de revêtir, devant vos yeux consternés, mon costume de réthoricien sophiste... Oui jusqu'au bout du monde... D'un autre côté ce que nous venons de vivre à Fakarava me semble marquer une existence alors...
Je ne sais si je peux mettre mes propos au pluriel de la famille, je vais donc utiliser le "je", je crois pourtant que mes ressentis sont aussi partagé par Magali et Manoa, pour Nino ce n'est que la vie.




J'ai traversé ce passage au bout du bout du monde dans une brume ennivrante,  non que la visibilité y fut moindre mais plutôt que, comme au coeur des nuages, les repères disparaissent. Une sensation de début d'ivresse, lorsque le temps se dilue et qu'il n'est plus d'actualité de chercher son contrôle.
Les reliefs y sont à l'image du sort des contraintes et conflits : aplatis.  Bien sûr nous n'en avons vu que la surface et les intérieurs nous sont restés pour la plupart clos.  Mais lorsque les portes se sont ouvertes nous y avons rencontré un rapport à la vie qui ne peut se décrire,  juste se vivre...
Je crois que nous nous sommes d'ailleurs fait happer sans avoir à y consentir, ni subir.
Ici, il y a quelque chose d'essentiel dans l'existence, un indicible pourtant.




Lorsque le temps est venu, celui de l'extérieur, la brume se disperse légère, puis un avion apparaît et tu repars, sans turbulence, apaisé mais déboussolé...
Ma (notre ?) perception est bien evidemment déformée par les fantasmes de Robinson,  les contrastes en faveur du plus doux.
Nous n'avons pas vu les violences domestiques, elles sont présentes.
Nous avons croisé le désoeuvrement de jeunes qui gardent le sourire et l'hospitalité à fleur de peau. Sauraient-ils faire autrement tant leur culture la comporte dans ses gènes.
Nous avons entendu la nostalgie de ceux qui ont connu la vie d'avant la route et l'aéroport.
Nous avons parcouru des pistes sans destination bordées de mirages.
Nous avons "décidé" le temps d'une brume que tous les critères d'un paradis étaient réunis ici.





Nous souhaitons à tous de vivre ces brumes, cette ivresse.
Nous n'en connaissons pas les conséquences...


1 commentaire:

  1. Nous façonnons nos repères sociaux et nous les subissons. Ils nous entraînent dans une spirale étourdissante. Ce retour à l'origine, ou presque , du temps, je l'ai ressenti au travers de votre gravité, vous perdiez pied, brume, ivresse... Tu le dis enfin, et si bien!Vous ne serez jamais plus les mêmes, vous avez l'expérience de l'origine.
    C'est donc ça le Paradis, angoissant, non?
    Yvonne

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